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1 200 000 chasseurs en France, est-ce trop ?
Et par rapport à quoi ?

Il y a trop de chasseurs : c’est faux !
Certes, la France a la population de chasseurs la plus importante en valeur absolue. Mais en proportion de sa population (2 chasseurs/100 habitants) elle n’est que le 8ème pays d’Europe.

En proportion de sa surface (2 chasseurs/km2, soit 1 chasseur pour 100 terrains de foot…) elle est loin derrière l’Irlande, le Danemark et le Royaume Uni.

Enfin, même si -signe des temps- le nombre de candidats à l’examen du permis de chasser augmente ces dernières années, il faut avoir à l’esprit que les chasseurs français étaient deux fois plus nombreux dans les années 70 qu’aujourd'hui.

Les chasseurs tuent trop : c’est faux ou cela reste à prouver. Parfois même ils ne tuent pas assez !
Pour les gibiers sédentaires, les suivis de populations sont assez précis. Ainsi, le grand gibier (cerf, chevreuil, sanglier…) a vu ses effectifs nationaux augmenter en 20 ans de 100% à 400% selon les espèces. Il faut donc gérer la surabondance et certaines régions manquent même de chasseurs pour rééquilibrer des populations qui occasionnent des dégâts agricoles importants (30 millions d’euros par an) à la charge exclusive des chasseurs.

Depuis les années 60, et selon la LPO, les effectifs de canards, oies, et rallidés hivernant en France (donc en période de chasse) ont été multipliés par 2,5 environ. A une exception près, les gibiers appartenant à ces espèces ont tous augmenté au cours des 20 dernières années (source ONCFS).

On trouve, certes, quelques espèces migratrices et sédentaires (petit gibier de plaine ou de montagne notamment) que l’on peut compter sur les doigts des deux mains et qui ont décliné depuis 20 ou 30 ans. Généralement les causes ne sont pas à rechercher du côté de la chasse, mais de celui de la dégradation des milieux. Ces espèces ont cessé d’être gibier (outarde, râle de genêt) ou font l’objet de plans de chasse et de gestion draconiens (tétras, perdrix…), voire d’interdictions temporaires de chasse.

Les chasseurs sont alors les plus intéressés -les seuls ?- à leur sauvegarde en s’attaquant aux vrais menaces. Ce qu’ils ne se privent pas de faire. S’ils ne le faisaient pas, ils seraient de toute façon rattrapés par une réglementation drastique qui s’attache, hélas trop souvent, à interdire la chasse plutôt qu’à éradiquer les causes majeures de déclin des espèces.

Garantir l’utilisation d’une ressource naturelle est pourtant, bien souvent, le meilleur moyen de la préserver. Car on ne protège bien que si on a intérêt à protéger.